Si vous pensez vraiment qu'on essaie (maladroitement0 de nous cacher quelque chose, vous êtes de mauvaise foi ou paranoïaques.
En effet, si notre gouvernement, si soucieux, comme nous le savons tous, des libertés individuelles et de la liberté d’expression en particulier (voir les démêlés de sarko avec la presse) qu'il souhaite voir signée par les fournisseurs d’accès, les opérateurs mobiles, et les éditeurs de contenus une "charte pour la confiance en ligne" (on ne rigole pas siouplait dans le fond), ce n’est certainement pas dans un but de flicage supplémentaire des citoyens.
Meu non, qu’allez-vous penser ?
Il s’agit, je cite, d’"améliorer la sécurité des internautes et protéger les mineurs des contenus pornographiques et pédo-pornographiques".
Avec ça on peut être certain que personne n’osera élever la voix, de peur de passer pour un dangereux gauchiste pédophile et libertaire, défenseur des méfaits de mai 68.
En fait, sous des dehors très politiquement corrects, cette "charte" (Ah ! qu'en termes lénifiants ces choses-là sont mises !) sous entend la mise en place de méthodes de filtrage et de "recommandations informatives" (sic !).
Alors pour mieux faire passer l'insidieux poison de la censure, on nous parle de sécurité (virus), de spams et autres joyeusetés du net, mais on note tout de même que les FAI (Fournisseurs d’accès Internet) devront par exemple fournir des équipements réglés par défaut sur un niveau de sécurité élevé et bloquer les utilisateurs "mettant en jeu la sécurité du réseau".
Il est quand même étonnant qu’on n'ait pas pensé à appliquer ce principe (bridage des moteurs) pour mettre fin aux excès de certains malades de la vitesse en voiture…
Mais le lobby des fabricants de ferraille à quatre roues est autrement plus puissant que celui des FAI.
Dans cette charte, on envisage également l’obligation de supprimer les contenus non mis à jour depuis trois mois.
Fort heureusement, on se doute bien que cet effet d’annonce ne mange pas de pain, étant bien entendu que les difficultés techniques de la mise en place de telles mesures sont loin d’être résolues : la preuve, même le gouvernement chinois, passé maître en ce domaine, ne réussit pas à faire taire tout le monde.
Autre point assez croquignolet : cette "charte de confiance" obligera également les différents acteurs du net à conserver les données personnelles des internautes, afin de pouvoir les identifier en cas de requête judiciaire et même dénoncer aux autorités tout contenu, comportement ou discours illégal (ça ne vous rappelle rien ?).
Alors on se drape dans des considérations hautement morales, comme la lutte contre la pédo-pornographie, l’incitation à la haine raciale, la discrimination ou le négationnisme, mais on sait bien, depuis la loi sur la liberté de la presse (du 29 juillet 1881, quand même !) et les abus qu’elle a générés, que l’interprétation de telles "recommandations" est rarement synonyme de plus de liberté.
On apprend ainsi, entre autres aberrations, que les signataires de la charte devront également répondre aux demandes "non standards" (?) d’identification des internautes. C’est-à-dire que les sociétés de droits d’auteur n’auront même plus besoin de faire appel à la justice pour identifier le quidam qui télécharge sans passer par la case "banque".
On savait déjà que "Egalité" et "Fraternité" étaient des mots vidés de leur sens : il en sera désormais de même pour "Liberté".
Ainsi va la société…
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