On savait déjà, depuis Nietzsche, que "Gott ist tot".
On commençait à peine à se remettre de ce traumatisme, et voila-t-y pas que des astrophysiciens américains et japonais viennent nous annoncer tout de go que notre univers ne serait pas éternel et que sa fin serait même annoncée pour dans environ 3,7 milliards d'années (à quelques centaines de millions d'années près).
Ils nous annoncent la date exacte de l'Apocalypse, comme ça, sans prendre de gants.
Vous me direz que ça nous laisse 50% de chances pour que ça n'arrive pas, ce qui nous fait, dans un cas comme dans l'autre, une belle jambe.
Malgré tout, moi qui avais des projets pour cette époque (j'avais, en particulier, rendez-vous avec mon ophtalmo), j'ai donc encore l'espoir de les réaliser, même s'il va de soi que la Terre, d'ici là, aura certainement disparu depuis longtemps, morte de mort naturelle ou empoisonnée, irradiée, atomisée (que sais-je) par ses habitants et que les sectes, religions et assimilés ne seront plus là pour exploiter le filon.
Plus sérieusement, cette théorie de la disparition de notre univers d'ici 3,7 milliards d'années, remet donc en question la théorie selon laquelle l'espace-temps serait en expansion éternelle.
Selon ces astrophysiciens, certaines méthodes utilisées en astrophysique jusqu'à présent afin de calculer les probabilités d'un univers s'étendant à l'infini, conduit en fait à la conclusion que le temps aura une fin.
"Les méthodes de calcul actuelles, utilisant comme principe une inflation infinie de l'univers, imposent de considérer une fin. Certaines méthodes amènent ainsi à considérer que le temps est fini. Cela implique une probabilité non nulle pour un nouveau type de catastrophe. Selon les propositions de calcul les plus avancées, notre galaxie est susceptible d'arriver à sa fin d'ici à un maximum de 5 milliards d'année" a déclaré Raphael Bousso, astrophysicien à l'Université de Californie, Berkeley, principal co-auteur de ces travaux publiés sur le site internet arXiv.org.
L'Univers dans lequel nous vivons, c'est-à-dire celui qui est né lors du Big Bang (avant cet épisode, il est impossible, dans l'état actuel de nos connaissances, d'imaginer quoi que ce soit), est âgé d'environ 14 milliards d'années et continue de s'étendre à une vitesse qui s'accélère exponentiellement, poussée par l'énergie du vide, et ce à l'infini. Il n'aura donc que 17,7 milliards d'années le jour de sa mort, ce qui est finalement très jeune pour un univers.
Mais, rassurez vous et ne vous précipitez pas dans l'église, la mosquée ou la synagogue la plus proche pour recommander votre âme au Grand Architecte de l'Univers (d'ailleurs,il est mort), car l'astrophysicien ajoute, prudemment :
"Il est très important de comprendre que nous ne disons pas être certains de cette conclusion que le temps aura une fin mais ne pouvons pas exclure que cela puisse vraiment arriver".
D'autre part, tout le petit monde de l'astrophysique n'est pas d'accord et, pour certains, la conclusion de ces chercheurs américains et japonais est fausse. Ceux-ci auraient en effet introduit dans leurs calculs la survenue d'un événement cataclysmique (une certaine limite de temps) pour des raisons purement statistiques, de manière à obtenir une probabilité acceptable de leur modèle.
Querelle d'experts, me direz-vous, et j'en vois d'ailleurs quelques uns qui ont déjà décroché, là-bas, dans le fond.
On attend malgré tout avec impatience l'avis de Benoît XVI, du Beit Loubavitch ou la fatwa d'un mollah quelconque à ce sujet.
D'ici là, bonne journée.
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