"Bienvenue dans la poubelle des mondes"

Une affiche fleurit depuis quelques jours dans mon quartier. J'ai cherché sur Google d'où elle émanait et je l'ai trouvée là.

Comme elle m'a interpelé, je voulais vous la faire partager.

Voici l'affiche en question :

Deux siècles de développement industriel auront réussi à tout gangrener : la terre, l’eau, l’air, rien n’y échappe.

Plus personne ne peut ignorer dans quelle poubelle des mondes nous sommes contraints de vivre : fuites radioactives au Tricastin, PCB dans le Rhône, lait à la dioxine en Bretagne et ailleurs… « Accidents » industriels ?

C’est plutôt la routine du désastre qui suit son cours.

Les Etats, les industriels, les experts et contre-experts sont donc obligés de reconnaître que la planète est à bout de souffle. Au nom de la soumission durable, ils célèbrent en collaboration avec les ONG de grandes messes écologistes. Les appels à l’Union sacrée comme le Grenelle de l’environnement ne serviront cependant jamais qu’à canaliser les inquiétudes et à neutraliser les possibilités de refuser ce monde mortifère.

"Citoyen " ! On t’ordonne de devenir "écoresponsable", de faire du vélo, de trier tes déchets… pour sauver la planète.

Les enfants sont les premières cibles de ces injonctions et prescriptions. Ce sont eux qui doivent faire la leçon à leurs parents et exiger le respect des consignes. Petit flic bio en culotte courte deviendra grand, pourvu que MonsantoTM lui prête vie. 

Les "mesures pour sauver la planète" ne remettent rien d’essentiel en cause : les éoliennes comme les pis allers technologiques et "alternatifs", les pastilles vertes comme les mesures fiscales, le traçage des bestiaux comme la multiplication des obsessions hygiénistes et sanitaires, le développement des biocarburants comme l’essor d’une industrie "écologique", les ampoules basse consommation comme les appels obsessionnels au rationnement… Tout cela est utilisé pour faire accepter comme des impératifs absolus, les efforts et sacrifices indispensables à la survie de ce monde tel qu’il est. D’un monde de la production forcenée où tout et tous ne sont que des marchandises. D’un monde où grosso modo ce seront toujours les mêmes en haut et les autres en bas. D’un monde toujours plus quadrillé où toute mesure étatique n’est jamais qu’une coercition de plus, et gare à la matraque qui vient redresser ceux qui "désécobéissent" !

Refusons la mise aux normes des gestionnaires et bénéficiaires du désastre annoncé ; refusons l’embrigadement consenti, le rationnement volontaire ; refusons la domestication équitable et l’écologisme de caserne.

BIENVENUE DANS LA POUBELLE DES MONDES PARCE QU’IL N’Y A PAS DE LIBERTÉ DANS LES DÉCOMBRES INDUSTRIELS, PARCE QUE MANGER UN YAOURT BIO DANS UNE DÉCHARGE MONDIALISÉE N’EST PAS LA LIBERTÉ, PARCE QUE LA LIBERTÉ COMMENCE PAR LE SABOTAGE DE CE MONDE QUI NOUS DÉTRUIT.

Comments

[Rédigé par : maya]

Le paradoxe de l'écologie occidentale du XXIème siècle, c'est que l'humain-citoyen-électeur veut bien trier ses déchets, mais sans réduire sa consommation, faire appel à des énergies "propres" mais seulement si elles ne lui coûtent pas plus cher, avoir la "fibre écolo", mais seulement si cela ne remet pas en cause son mode de vie et son mode de pensée.

Je crois tout simplement que l'être humain qui a accès aux technologies est égoïste et trop gourmand, et que celui qui n'y a pas (encore) accès est trop nombreux. Et quand le nombre rejoindra la technologie comme cela est en train de se produire en Chine, le point de non-retour sera atteint, s'il ne l'est déjà.

Je crois aussi qu'à moins d'un phénomène naturel, qui,s'il était le fruit d'une régulation quelconque de la part d'une espèce de méta-organisme appelé "humanité" ne considérant les individus guère plus que des cellules plus ou moins malades, plus ou moins cancéreuses, l'humanité et la vie dans sa généralité soient malheureusement compromises.

[Rédigé par : Apolline]

Tout un mouvement de pensée rassemble des associations diverses qui non seulement parlent de "décroissance",mais la vivent.
Vous pouvez en avoir un aperçu en allant sur le blog de mon amie Sylvie : Yurtao
Je ne crois pas que les humains "veuillent" être écolos et surtout rien changer à leurs habitudes.J'ai l'impression au contraire que les choses changent ... bien que la pression des grands distributeurs restent très forte et qu'on n'ait pas toujours bien le choix : que faire contre le fait que je chauffe le ciel si les copropriétaires de mon immeuble ne veulent pas voter le changement des fenêtres ... d'autant que les WE et le jeudi soir, les jeunes ou moins jeunes qui sortent "bourrés" de l'un des nombreux lieux de fête de mon quartier, hurlent comme des malades ou se battent ... et qu'un double vitrage serait aussi, pour ces épisodes bruyants, une amélioration notable ...
Je crois que souvent, on n'a pas trop le choix ... même si les petits gestes comptent dont la cohérence n'est pas absolue :
Ex. si je privilégie le cabat en nylon aux sacs plastiques de chez Franprix :
- j'utilise toujours un produit fabriqué à partir d'hydrocarbures
- je suis obligée d'acheter des sacs poubelles en plastique pour mettre mes petits détritus
Mais je ne vais plus faire mes courses dans les hypermarchés : au prix de l'essence, au prix de l'empreinte carbone de mon déplacement, mes courses sont à prix d'or par rapport à la dépense que je fais chez les commerçants en bas de chez moi et sur le marché.
C'est pas tout ça, mais le dimanche, c'est comme les autres jours, on a plein de truc à faire ...Bises

[Rédigé par : Sergio]

Maïa et Apoline, je crois que vous avez perçu, comme je l'ai fait à la lecture de ce texte, l'ambiguïté du discours écologique tel que nous avons l'habitude de l'entendre depuis que l'Écologie est devenue une mode et, pire, un moyen de nous cacher les vraies responsabilités.
On essaie de consommer moins d'eau, on achète "bio" (de temps en temps du moins), on essaie de limiter notre consommation électrique, en s'efforce de minimiser notre empreinte écologique, mais on ne se pose pas toujours les bonnes questions.
Tout ça est un choix de société, dont nous ne sommes pas responsables, bien entendu (du moins individuellement), car nous vivons dans un monde et dans une société qui nous ont été légués par les générations précédentes depuis des siècles.
C'est pour ça qu'il est, selon moins trop tard.
Le discours tenu par ce texte est hélas trop vrai mais c'est aussi un constat d'échec.
Je suis personnellement très pessimiste quant à l'avenir de cette planète. Du moins tant que nous y vivrons.
Si l'avenir de la planète est sombre, c'est parce qu'elle est habitée par des êtres humains.
Je suis heureux pour ma part de ne pas avoir à y vivre dans un siècle...

[Rédigé par : triton]

nous ne pourrons arrêter ce "runaway train", les civilisations s'effondrent, elles ne se réforment pas.

[Rédigé par : shimrod]

effectivement, il est bien trop tard pour agir sur le gouvernail, l'inertie prise est trop importante. et d'ailleurs, ceux qui ont la main sur le gouvernail n'ont même pas encore compris.

[Rédigé par : Sergio]

"n'ont même pas encore compris" ou bien sont dans le raisonnement (bien humain après tout) de "après moi le Déluge".

[Rédigé par : Apolline]

J'ai beaucoup d'admiration pour Yann Arthus Bertrand, ses belles images, ses reportages magnifiques ... ne baissons pas les bras avant la planète ... nous avons peut-être beaucoup de choses à apprendre de pays "émergeants" ... J'ai participé à un sommet mondial au Burkina Faso il y a quelques années ... et j'ai été scotchée de ne pas voir l'Afrique comme on me l'avait annoncée ... j'ai vu un pays en marche ... J'ai vu des films à une session du FESPACO, le Fetival Panafricain du Cinéma ... qui étaient du pur délire ... j'ai vu pendant une heure 30 des images dignes des toiles de Dali ... et quand je suis sortie, j'ai vu des clôtures de jardin, dont le portillon était une portière de voiture ... et j'ai ressenti que la poésie, n'est pas ce qu'on dit ... et que les surréalistes, fanas d'Afrique où ils n'étaient pour la plupart, jamais allés, l'avaient bien perçu, au travers des récits de ceux qui avaient eu cette occasion parmi lesquels le méprisé - car trop homo - Pierre Loti ...

A la fois je suis pessimiste ... si nous avons la sottises de rester entre les mains des marketers qui prétendent nous gouverner ... et à la fois, d'autres expériences et le récit de ceux qui en font d'autres encores dans ces pays ... me redonnent le moral ... Je ne crois pas que ces pays soient en train de se laisser faire ... autour de moi, j'ai d'authentiques militants et exemples ... ce n'est pas si inéluctables ... nos sociétés pourraient avoir des surprises ... meilleures d'ailleurs pour l'avenir de la planète, que le prétendu miracle chinois qui me fait penser au soit-disant miracle iranien du temps du taux de croissance extraordinaire de l'économie iranienne sous le règne du Shah ...
Amicalement

[Rédigé par : Sergio]

Yann Arthus Bertrand fait des photos très spectaculaires, mais je crains qu'elles ne soient QUE spectaculaires et ne reflètent pas, hélas, la réalité du monde dans lequel nous vivons : à peine une rêve de monde qui meurt sous nos yeux.
Quant à l'Afrique (de l'Ouest), que je connais un peu pour y être allé à plusieurs reprises, il me semble qu'elle a pris, depuis longtemps, un mauvais chemin, ses élites s'évertuant à copier l'Occident industrialisé dans ce qu'il a de plus caricatural : consommation effrénée de produits importés, massacre de la faune (les parcs nationaux sont des cautères sur des jambes de bois), destruction des forêts, pollution (il faut voir les ravages des sacs en plastique).
Tout cela ajouté au fait que les pays industrialisés prennent ce continent pour une poubelle et lui refilent tout ce qu'ils ne veulent plus.
J'ai bien peur, Apolline, que tu ne te berces d'illusions.

[Rédigé par : shimrod]

[quote="Le chant des dunes"]"n'ont même pas encore compris" ou bien sont dans le raisonnement (bien humain après tout) de "après moi le Déluge"[/quote]

je pensais que depuis Louis XV, nos gouvernanats avaient gangné en sagesse ? non ? effectivement, je me trompais.