Ca sent le pâté.
On apprend par le site Médiapart (un site créé par un dangereux gauchiste, selon certains) que la réforme des retraites, qui pourrait favoriser le développement du système des retraites par capitalisation, serait favorable aux intérêts d'un groupe connu sous le nom de Malakoff Médéric, qui, comme c'est intéressant, vend... de l'épargne retraite. Or, il faut savoir que quelques amendements intégrés discrètement dans le texte de la nouvelle loi sur les retraites vont permettre de développer les plans d'épargne collectifs pour la retraite (PERCO) et les Plans d'épargne-retraite Populaire (PERP).
Et Malakoff-Médéric vient justement (voyez comme la vie est bien faite) de lancer son propre PERCO.
En passant (la vie est VRAIMENT bien faite) on notera que l'abondement, la participation et l'intéressement sont déductibles du bénéfice imposable des sociétés ... et exonérés de charges sociales. Si on veut dire clairement les choses, la réforme des retraites est également une manière assez vicieuse de faire passer la France du système de financement collectif et public des retraites vers un système privé et individuel.
Médiapart considère en effet que la réforme des retraites telle qu'elle a été concoctée "va conduire à l'asphyxie financière des grands régimes par répartition" et sera donc "propice à l'éclosion de ces grands fonds de pension qui n'étaient pas encore parvenus à s'acclimater en France, à quelques rares exceptions près".
Malakoff Médéric ferait partie de ces exceptions.
Et la particularité du groupe Malakof Médéric, qui gère en France la retraite complémentaire et l’assurance des personnes, est qu'il est dirigé par -je vous le donne Emile- un certain Guillaume Sarkozy, frère de.
Mazette ! Quelle coïncidence, me direz-vous.
Mais pour Médiapart, "Il ne s'agit pas que d'une coïncidence, mais bien plutôt d'une stratégie concertée en famille". Et le site de nous mettre les points sur les "i" en précisant : "l'un assèche les régimes par répartition tandis que l'autre pose les fondements du système par capitalisation".
Ca c'est de la coopération fraternelle ou je ne m'y connais pas !
Bien que Malakoff Médéric soit supposé être un groupe composé d’organismes à but non lucratif financièrement indépendants (sans actionnaires) créés et gérés par des partenaires sociaux et représentant les intérêts des clients, entreprises, salariés et retraités "il a trouvé des alliés autrement plus puissants que lui, en l'occurrence la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et sa filiale la Caisse Nationale de Prévoyance (CNP). Ensemble, tous ces partenaires vont créer, le 1er janvier prochain, une société commune qui rêve de rafler une bonne part du marché qui se profile."
Médiapart considère que "Cette société n'aurait jamais vu le jour sans l'appui de l'Elysée", la Caisse des Dépots et Consignations étant une institution publique sous le contrôle du Parlement et la Caisse Nationale de Prévoyance (CNP) étant une filliale de la Caisse des Dépots et Consignations, de la Banque Postale (La Poste) et de la Banque Populaire-Caisse d’épargne (BPCE) dont le Président est actuellement un certain François Pérol qui se trouve être...l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée.
Nouvelle coïncidence, donc.
On se retrouve entre copains et en famille, ce qui arrange bien les choses, car tout cela devrait représenter un marché assez juteux de "40 à 100 milliards d'euros" si, comme on peut le supposer, la réforme des retraites va, à terme, inciter les Français à s'intéresser aux systèmes de retraite complémentaire.
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